Les dures leçons de vie
Parfois, on a des rêves, qui nous tiennent vraiment à cœur, et auxquels on s’accroche, et on donne énormément d’énergie pour les réaliser. On a tellement envie qu’ils prennent vie, on imagine ce que sera notre vie une fois réalisés… ! Mais malheureusement, ces rêves, il est probable qu’ils ne deviennent jamais réalité. Et pourquoi me direz-vous ? Car cela peut aussi faire partie de votre apprentissage. Je vais vous faire part de mon expérience de vie de ces derniers mois.
Mon rêve de chat
Depuis que je suis toute petite, je veux un chat. Enfant unique, je me suis toujours sentie très seule et isolée. Et il faut dire ce qu’il faut dire, mes parents (aussi aimants eussent-il pu être envers moi) n’ont pas vraiment aidé à rompre cet isolement : pas de copains/copines à la maison, ou à aller voir pendant l’enfance, les goûters d’anniversaire auxquels j’étais conviée étaient systématiquement refusés, en gros, une vie sociale à zéro et qui n’a pas franchement aidé à mon intégration à l’école auprès de mes petits camarades ayant résulté sur une grande solitude. Et en voulant compenser cette solitude que je leur faisais comprendre du mieux que je pouvais du haut de mon jeune âge, j’essuyais un refus systématique d’avoir un animal de compagnie. J’ai essayé un chat, un chien même un poisson rouge ! J’ai dû le demander pendant des années, mais chaque fois, c’était un NON. Nada, que pouic, nichts, niente ! Un gros RIEN, enveloppé d’un « mais tu ne sauras pas t’en occuper, c’est des bêtes à chagrin… ». Eh bien avec le recul, et vu les responsabilités qu’on m’obligeait déjà à porter au vu de mon âge, j’aurais été capable de m’en occuper, et ça m’aurait apporté un grand bien !
Vient l’âge adulte. Bon, pendant les études, vu que mes parents m’ont aidé financièrement, ce n’était pas le moment, mais ça restait en tête. Responsable et cohérente que j’étais, il me fallait une situation financière pour m’assumer moi, et aussi une petite bouche à nourrir. Il était impensable que je prenne un animal si je ne pouvais pas être dans la capacité de payer mes charges et me nourrir. Il fallait qu’il me reste un peu de sous pour pouvoir lui payer ses croquettes et le vétérinaire. Je trouve enfin un CDI, mais celui-ci ne dure pas suffisamment pour que je puisse me lancer dans cette belle expérience.
Et ensuite, viens la rencontre avec mon mari. Fervent opposé aux chats, il était hors de question d’en avoir un. Mais je suis persévérante. Je veux un chat dans ma vie, et j’en aurais un !
Le rêve se matérialise…
Au bout de 12 ans de tractations, de dialogues, de vidéos de chats tout mimis tout rigolos, il finit par céder ! Yeah ! C’est en bonne voie, je vais l’avoir mon matou !
On investit petit à petit dans le matériel, on commence l’aménagement dans la maison pour que ce soit agréable pour le minet, et vient le moment d’aller à la SPA.
Première visite
Première visite, la veille de mon anniversaire, je craque sur une petite minette, montée d’émotion, elle me plait beaucoup, semble très affectueuse et douce, toute noire (et je voulais un chat noir car ils sont moins adoptés à cause de vilains préjugés comme quoi ils porteraient malheur). Faites qu’elle soit encore là lorsque mon cher et tendre sera prêt ! Le plus gros du chemin était fait, mais il avait encore quelques réticences
Deuxième visite
Deuxième visite en août, ça y est, mon Jules accepte l’arrivée d’une boule de poil dans la maison ! on a des congés, donc du temps pour lui dédier pour que son adoption se passe le mieux possible. La petite minette que j’avais repérée est partie, une semaine avant qu’on revienne la chercher… J’ai déjà le cœur gros. Bon bah tant pis, il y a d’autres chats, il y en aura bien un qui aura envie d’être le pacha de notre maison ! Je reste focus sur les chats noirs, on nous en propose un qui a 2 ans et on nous dit qu’il est pépère que c’est une crème, idéal pour un premier chat. En plus ça a l’air de bien passer avec mon mari. Je n’ai pas cette étincelle que j’avais eue avec la petite minette mais je me dis que ça viendra, mais surtout, ça passe avec mon mari !!! Bon bah banco, on y va ! On le ramène à la maison, il semble se plaire, je passe du temps avec lui, à jouer, tout en lui laissant son espace, je ne force pas les caresses car il n’a pas l’air d’être un grand fan mais soit, ça peut changer avec le temps et la confiance… En bref, j’en prends soin comme de la prunelle de mes yeux. Les premiers jours sont plutôt agréables, jusqu’au 6ème …
Alors que je suis dans ma cuisine à préparer le repas, le gentil chat s’est transformé en démon. Il m’agrippe violemment le mollet et me mord jusqu’au sang, m’enfonçant ses 4 canines dans la jambe. Je suis dans l’incompréhension la plus totale, je ne comprends pas ce que j’ai fait de mal, j’étais simplement en train de cuisiner ! On me soigne, on isole le chat dans une autre pièce pour quelques dizaines de minutes, et on reprend ensuite le fil de la journée en libérant le fauve. Sauf que… maintenant, il cherche systématiquement à m’attaquer les jambes, et aussi celles de mon mari. Pas un jour ne passe sans une tentative d’agression. Et le problème, c’est que ça en tourne à la psychose pour moi, je ne me sens plus en sécurité avec lui. On appelle la SPA, qui nous dit de le pschitter avec un pulvérisateur d’eau (je ne suis absolument pas fan, et à mon sens, ça n’arrangeait pas la situation) ou de le réprimander avec un léger coup de serviette/magazine (inconcevable pour moi, je ne voulais pas lui faire mal même si lui ne se privait pas), on nous dit de l’isoler. On applique. Mais pas d’améliorations. Je m’endors en panique, en parlant dans mon sommeil, demandant dans mon état modifié de conscience à ce que mon mari fasse attention car « le chat allait m’attaquer ». Vous voyez la situation invivable ? Au bout de 11 jours, nous avons donc été contraints de ramener notre chat, dans lequel j’avais mis tant d’espoirs. Les trajets aller et retour se font dans la culpabilité la plus totale et dans les larmes. Qu’est-ce que j’avais loupé ? Qu’avais-je mal interprété ou fait ? Je n’ai pas compris. Dans mon entourage, on me rassure, on me dit que ce n’était pas le bon, que le prochain, ça ira mieux. On me dit qu’un plus jeune ce sera plus facile… Il faudra que je retente l’expérience, il ne faut pas que je reste sur une expérience négative.
Troisième visite
3ème visite à la SPA. Quelques semaines sont passées, nous avons digéré mon mari et moi cette première expérience, et sommes prêts à accueillir un nouveau matou. Cette fois, je vais écouter mon cœur et mon instinct. Je veux le même ressenti que lors de ma toute première visite. Je veux cette connexion. On me montre des chatons, des ados, ils sont mignons, mais rien ne se passe. Je visite d’autres enclos : rien. Il n’est pas là. Pas encore. Et enfin, le bon enclos. Un petit pépère de 3 ans attire mon attention. Montée d’émotion, je me mets à pleurer. Il se laisse caresser, comme l’autre ne se laissait pas caresser. Il est doux dans ses gestes, il me tend sa petite patte… C’est le bon, je le sais, et je le sens très fort dans mon cœur. On fait la réservation, et on s’engage à venir le chercher dans quelques jours car nous sommes de mariage le week-end suivant.
Quatrième visite
4ème visite à la SPA. On récupère notre loulou, et… tout se passe à merveille. Il est doux, hyper câlin, il se laisse porter, aucune agressivité, c’est séance de papouilles sur séance de papouilles… il n’est qu’amour et douceur. Ça y est, nous avons enfin notre nouveau membre de la famille ! Sauf que… le soir même, mon mari a les yeux gonflés, comme s’il faisait une réaction allergique. Bon, c’est bizarre, mais c’est peut-être quelque chose qu’il a touché. Dans la journée, minou reste à la maison, mon mari va travailler et moi aussi, je vais voir le chat entre midi et deux pour m’assurer que tout va bien, je passe du temps avec lui, quel amour ! C’est du pur bonheur ! Et le soir, mon mari s’installe avec moi et le chat sur le canapé. Séance de papouilles et de câlins au félin et… rebelotte. Réaction allergique. Aucun doute n’est permis cette fois. Il est allergique au chat. Nous n’avions pas pu nous en rendre compte sur le précédent car il était difficile de lui faire des caresses. Et c’est dans un déchirement des plus complets que nous devons nous rendre à l’évidence que nous ne pouvons pas le garder, pour le bien-être de mon mari. Cela a été très dur, autant pour lui que pour moi. Pour lui, c’était la culpabilité, et pour moi, la réalisation que jamais je ne pourrais avoir de chat. Nous avons donc dû prendre la terrible décision de ramener notre petite boule d’amour à la SPA, nous avons tellement pleuré, culpabilisé. Encore aujourd’hui, j’ai le cœur lourd à en parler. Mais nous n’avions pas le choix. Une désensibilisation peut durer des années, et isoler le chat de mon mari n’était pas une solution viable pour l’un comme pour l’autre.
L’incompréhension
Le soir même, devant tellement de douleur, je demande à mes guides pourquoi est-ce que je ne peux pas avoir de chat ? La réponse est cinglante : « car tu dois être seule ». Ok, je me dis que ce doit être mon ego qui se manifeste, donc tant pis, je laisse passer, je suis encore bien trop dans l’émotion.
Le lendemain, je repose la question. La réponse est la même : « car tu dois être seule ». Ok, bon eh bien étoffez : « le chat est une distraction, tu as beaucoup de choses à accomplir en peu de temps, tu dois être seule car il faut que tu ailles vite ».
Je dois avouer que ça… ça m’a fait franchement mal. Je dois être seule, et le chat est une distraction. Wow… Bon, je ne me laisse pas démonter, je vais plus loin, je cherche une réponse ailleurs. Je me fais donc un petit tirage d’oracle et devinez quoi ? La carte que je tire indique « un mal pour un bien… ». Et rebim… Je continue à encaisser. Je fais ma journée de travail, séance d’hypnose de régression, et même de l’autre côté, la conscience supérieure de mon sujet adresse le même message « un mal pour un bien ». Ok j’ai compris, ça fait mal, mais c’est un mal nécessaire.
Conclusion
Parfois, même si l’on souhaite quelque chose très fort, qu’on le souhaite de tout notre cœur, et qu’on ne l’obtient pas, c’est parce qu’il y a une raison. C’est cruel sur le coup, très cruel, mais c’est parce que cela doit s’organiser de cette façon. C’est le plan eeeet… vous avez signé pour, même si vous ne vous en souvenez pas.
Cela fait aussi partie de l’apprentissage, d’apprendre que parfois, on ne peut pas avoir l’objet de nos rêves, et qu’il faut apprendre à l’ACCEPTER. C’est l’apprentissage de la résilience, et de le comprendre, c’est acquérir de la sagesse, et qui dit sagesse, dit expérience. Et comme notre âme est venue pour apprendre, pour acquérir de l’expérience, c’est approprié, même si cela peut être douloureux.
Donc si cela vous arrive, que ce soit pour n’importe quel rêve, relevez-vous. Vous avez quelque chose à apprendre ! Et si ce rêve n’est peut-être pas pour cette vie, il sera pour une nouvelle ! Votre âme est immortelle, et vous avez droit à autant de rêves que vous le souhaitez, donc ayez confiance, car après tout si votre rêve ne se réalise pas dans cette vie, c’est peut-être aussi car, c’est un mal pour un bien 😉
© Mon petit Lucien – Noémie GUILLOT